TUUL / MORANDI, BRUNO
Photographes au long cours et grands voyageurs devant léternel, Tuul et Bruno Morandi sont dinconditionnels buveurs de thé.
Au cours de leurs incessants périples, attablés ou en tailleur sur un tapis, ils ont partagé un nombre incalculable de tasses du singulier breuvage.
« Lhumanité, chose curieuse sest toujours retrouvée autour dune tasse de thé » écrivait à laube du XXe siècle le distingué Okakura Kakuzo.
Au vu de son extraordinaire ancienneté, il est étonnant de constater que le thé nest arrivé que très récemment en Europe. Elle le découvrit seulement au XVIIe siècle, lorsque les commerçants hollandais limportèrent depuis les ports chinois du Fujian. Et ce nest quau XIXe siècle lorsque le botaniste écossais Robert Fortune (1812-1880) déroba quelques milliers de pieds de théiers et le secret de fabrication, alors jalousement gardé par la Chine interdite que sacheva le monopole chinois.
Fasciné par lubiquité acquise depuis par la boisson la plus consommée au monde, le couple voyageur a entrepris de sillonner les ancestrales routes du thé.
Partis de sa terre originelle, aux confins de la Chine et de la Birmanie, ils les ont suivis jusquau Japon, en mettant leurs pas dans ceux des moines et missionnaires bouddhistes aux briques de thé séché, avant de rejoindre lInde et Ceylan à la suite des colporteurs de lempire anglais dantan. Leur pérégrination a vite dérivé vers les hauts plateaux du Tibet et de la Mongolie, terre natale de Tuul où le thé est roi, avant dobliquer, via les incontournables routes de la soie, vers les maisons de thé des bazars dAsie centrale et les chaïkhana enfumées dIran. Ils ont ensuite prolongé leur route vers la Mer Noire et la Turquie où résident aujourdhui les plus grands consommateurs de thé au monde. Pour clore ce tea-trip, ils se sont ensuite dirigés vers le Sahara où le thé est devenu le symbole de lhospitalité, avant de poser leurs sacs au Kenya où les hauts-plateaux abritent depuis des lustres dimmenses cultures de théiers venus dOrient.